Le C.P.C. et le bilan doivent être à la disposition de l’analyste financier, qu’il soit interne
ou externe à la structure, pour qu’il puisse faire son diagnostic financier.
Le premier lui permet d’évaluer l’activité et la rentabilité de l’entreprise, notamment à l’aide des nombreux soldes de gestion que le plan comptable marocain a normalisé (P.C.G.M). Le second lui permet d’évaluer l’endettement et la santé financière de l’entreprise.
Pour mener à bien son étude financière, l’analyste a recours à divers procédés d’analyse.
Analyse des performances d’activité et de rentabilité analyse du CPC
I. Analyse du CPC (ESG) : Généralités
Le CPC, compte de produits et de charges (le compte de résultat) est un tableau qui explique
la formation du résultat de l’exercice. Ainsi, on parle du compte de résultat « de l’année N » et non pas « au 31/12/N ». Il récapitule les produits et les charges de la période et, par différence, détermine le résultat de l’exercice :
- Total produits – Total charges = + (bénéfice), c’est-à-dire, « produits > charges »
- Total produits – Total charges = – (perte), c’est-à-dire, « charges < produits »
En raison du fait que les produits et les charges sont comptabilisés indépendamment de leur encaissement ou de leur décaissement, le bénéfice ou la perte de l’exercice est un concept distinct du flux de trésorerie.
Les produits sont les ressources financières produites par l’activité de l’entreprise, provenant principalement de sa production mais aussi de quelques activités hors exploitation comme les paiements d’intérêts, les revenus de la vente d’actifs fixes, etc.
Les charges sont des consommations nécessaires à la réalisation de l’activité
II. Analyse du CPC (ESG)
L’Etat des Soldes Gestion (ESG) est un état de synthèse obligatoire pour les entreprises dont le chiffre d’affaires atteint ou dépasse 10 000 000 DH et qui doivent donc tenir leur comptabilité selon le modèle normal.
L’ESG permet de visualiser à travers les soldes de gestion comment l’entreprise a pu générer son bénéfice et sa capacité d’autofinancement. Cet état permet de :
- Décrire en «cascade» la formation du résultat (1er tableau)
- Calculer la capacité d’autofinancement de l’entreprise (2ème tableau)
- Cet état mentionne en tête les dates de début et de fin de l’exercice et ceux de l’exercice précédent.
Ainsi, L’état des soldes de gestion comporte deux tableaux :
Le tableau de formation des résultats (TFR) analyse les différentes étapes de la formation
des résultats en cascade et identifie les soldes intermédiaires de gestion (CAF).
Le tableau de calcule de l’autofinancement (AF) de l’exercice, qui passe par la détermination
de la capacité d’autofinancement (CAF).
1.Elaboration du tableau de formation des résultats (TFR) :
1.1. TFR selon le PCGM :
1.2. Significations des différents soldes de gestion :
Marge brute
Notion réservée exclusivement à l’activité négoce (Entreprise commerciales).
Marge brute sur vente en l’état = Vente de marchandises en l’état – Achat revendus de marchandises
Production de l’exercice
Solde concernant les entreprise industrielles et prestataires de services. A la différence du solde précédent, la production de l’exercice n’est pas une marge mais résulte d’une addition
Production de l’exercice = Ventes de biens et services produits (production vendue) + Variation de stocks de produits (production stockée) + Immobilisation produites par l’entreprises pour elle-même (production immobilisée)
Consommation de l’exercice
C’est un indicateur de consommation de matières, de fournitures et de services engagés
pour les besoins de l’activité de l’E/se au cours de l’exercice.
Il est à noter que cette consommation exclut les achats revendus de marchandises déjà
soustraits pour le calcul de la marge commerciale et ne comprend donc que les autres consommations de biens et services (achats de fournitures de bureau, achats d’études, …)
Consommation de l’exercice = achats consommés de matières et fournitures + autres charges externes
Valeur ajoutée
La valeur ajoutée indique le volume de richesse nette créée par l’entreprise au cours d’un
exercice donné.
Elle se calcule par différence entre ce que l’entreprise a produit (marge commerciale + production) et ce qu’elle a consommé en provenance de l’extérieur pour réaliser cette production (achats de biens et services).
Au niveau macro-économique (comptabilité nationale), la somme des valeurs ajoutées des entreprises basées au Maroc donne le PIB (produit intérieur brut).
VA = Marge brute sur vente en l’état + production de l’exercice – consommation de l’exercice
La valeur ajoutée est un indicateur souvent utilisée en analyse financière pour apprécier, entre autres, le degré d’intégration de l’entreprise et la productivité de ses facteurs de production.
Excédent brut d’exploitation (EBE) ou Insuffisance brute d’exploitation (IBE)
C’est un indicateur de la profitabilité économique brute dégagée par l’E/se, indépendamment de ses opérations d’investissement et de financement.
L’E.B.E représente le résultat provenant du cycle d’exploitation et constitue à ce titre le premier solde signifiant en termes de rentabilité.
L’excédent brut d’exploitation s’obtient en retranchant de la valeur ajoutée le montant des charges de personnel et des impôts et taxes et en y ajoutant les subventions d’exploitation.
On considère que l’EBE est une bonne mesure de la performance économique de l’entreprise car il n’est pas « pollué » par des décisions de nature fiscale (rythme d’amortissement des
immobilisations) ou de financement.
Si ce solde est négatif, il s’agira d’une insuffisance brute d’exploitation (I.B.E). L’E.B.E constitue donc une bonne mesure des performances industrielles et commerciales de l’entreprise.
EBE = V.A + subventions d’exploitation – impôts et taxes – charges de personnel
Le résultat d’exploitation
Ce solde intègre des éléments négligés par l’EBE et pourtant assez proches de l’exploitation, notamment les amortissements et les provisions. Ainsi, le résultat d’exploitation prend en compte :
- la politique d’investissement : amortissement ;
- le risque d’exploitation : provisions pour dépréciation des risques et charges.
Le résultat d’exploitation est donc un indicateur de la profitabilité d’exploitation net dégagée par l’E/se à partir de ces opérations d’exploitation.
Il s’obtient en retranchant de l’EBE le montant des dotations aux amortissements et provisions (DAP) et en rajoutant les reprises sur amortissements et provisions (RAP) ainsi que les autres charges et produits d’exploitation.
Résultat d’exploitation = EBE (IBE) + Autres produits d’exploitation – Autres charges d’exploitation + Reprises d’exploitation, Transferts de charges – Dotations d’exploitation
Le résultat financier
Le résultat financier est le solde découlant des produits et charges relatifs aux décisions financières de l’entreprise. C’est un résultat qui permet d’apprécier la performance de l’entreprise quant à sa politique de financement liée à l’activité courante.
Résultat financier = produits financiers – charges financières
Le résultat courant
Le résultat courant un indicateur du profit courant dégagé par l’E/se dans le cadre de ces opérations d’exploitation et financières.
Il présente le dernier solde avant la prise en compte des charges et produits non courants et de l’impôt sur les résultats.
Le résultat courant exprime l’enrichissement de l’entreprise après prise en compte du coût de ses financements extérieurs.
Résultat courant = Résultat d’exploitation (+ ou –) Résultat financier
Le Résultat Non Courant
Il est indépendant des soldes précédents et résulte des opérations réalisées à titre exceptionnel pour l’entreprise.
Le résultat Noun Courant permet de mesurer l’impact des opérations non répétitives sur le résultat global. Il fait ressortir, en guise d’exemple, les moins-values ou les plus-values sur cessions d’éléments d’actifs.
Résultat Non Courant = produits non courants – charges non courantes
Le résultat net
C’est le solde de tous les produits et de toutes les charges générées au cours de l’exercice et après calcul de l’impôt sur les sociétés.
Ce montant qui est inscrit au bilan avant répartition, dans la rubrique des capitaux propres. Il participe en l’absence de distribution, au renforcement des ressources propres.
Cet indicateur est la somme de résultat courant et de résultat non courant après déduction de l’impôt sur le résultat. Il traduit la rentabilité disponible de l’entreprise.
Résultat net = résultat courant (+) ou (-) résultat non courant – impôt sur les résultats
[…] sont ceux payés au cours de l’exercice actuel. Le montant de cette rubrique est obtenu de l’ESG ou des informations […]
[…] 1. Elaboration du tableau de formation des résultats (TFR) : […]
[…] 1. Elaboration du tableau de formation des résultats (TFR) : […]
[…] données comptables (bilan, compte de résultat, inventaire des actifs, […]
[…] VA= Production-consommation intermédiaire […]